Modele Porte Feuille de Style Barre de Navigation en Français Nouveauté de la semaine La Porte Style et Navigation
  User-agent: * DisalloW":

Les Ateliers d'Art Universel

 

 

La Porte du  Ciel

   
Drapeau animé

 Vous naviguez actuellement dans la Section du Site

Drapeau animé
 

Évangile selon Saint Matthieu

 
. .   
Précédente
Suivante
Sommaire
Sommaire  des Livres
Sommaire Général
Contactez- nous
Accueil
.
ATELIER

  La Porte du Ciel N°  Matth. 04

 

04 Introduction

   
.
.  
 
  .  
  .  

MATTHIEU : Évangile du "Messie promis"

  .  
  .  
 
C
EST bien à MATTHIEU, "Apôtre de Jésus-Christ", que 
l'Église des premiers siècles reconnaît le mérite d'avoir 
avant tout autre regroupé et mis en ordre les "Paroles 
(du Seigneur)" dans un ouvrage assez complet et sous une forme suffisamment élaborée pour qu'on parlât d'un "Évangile " ; les témoignages connus de maints personnages illustres (Papias, Irénée, Tertullien, Clément d'Alexandrie, Origène, Eusèbe...) garantissent le fait ou le supposent acquis. Sans doute l'écrit araméen perdu très tôt, mais probablement devenu dans une version grecque l'une des principales sources des Synoptiques, vaut-il à son auteur d'être fort justement tenu pour le premier Évangéliste. Titre confirmé par la place traditionnellement accordée, en tête du Nouveau Testament, à l'Évangile qui porte son nom ; même si, comme il y paraît, cet " Évangile de MATTHIEU" est en fait postérieur à celui de MARC dont il tire apparemment, nous l'avons signalé plus haut, une part de sa substance, surtout dans les récits.
 
  .  
  .   
 

En tout état de cause, MATTHIEU, tel qu'il est admis au canon de l'Écriture chrétienne, ne se présente pas comme une traduction, mais plutôt comme une œuvre bel et bien composée en grec. Tout porte cependant à croire que son rédacteur dispose du " premier Évangile " en langue araméenne et, plus sûrement, qu'il réemploie, en les adaptant ou non selon les besoins de la nouvelle composition, des textes qui en sont déjà traduits et diffusés en langue grecque. Ce rédacteur, qui travaille vraisemblablement aux environs de l'an 70, est-il l'apôtre Matthieu lui-même ou quelque autre qu'il a pu contrôler et approuver? Aucun argument absolument convaincant n'exclut la première hypothèse, malgré que certains modernes la considèrent comme la moins probable, sans d'ailleurs mettre en doute l'authenticité scripturaire du livre, attestée, déjà par l'usage qu'en font les Pères apostoliques, la Didachè ("Enseignement [des 12 Apôtres] ", traité destiné à la formation des catéchumènes), et les premiers apologistes du II°s.

 
  .  
  Au demeurant, pourquoi le publicain de Capharnaüm, percepteur de péage ou d'octroi lorsqu'il fut appelé par 1e Christ, et certainement bilingue par nécessité de fonction, ne serait-il pas pleinement l'auteur du texte grec comme de l'araméen ?  
  .  
 

La modestie de cet homme que le premier Évangile (chap. 9, vers. 9) nomme d'emblée Matthieu ("don de Dieu", peut-être un surnom reçu ultérieurement au sein du collège apostolique ; cf. chap. 10, vers. 3 ; MARC, chap. 3, vers. 18 ; LUC, chap. 6, vers. 15), expliquerait qu'il ne se désigne pas lui-même sous le nom cérémonieux et flatteur de Lévi dont usent MARC (chap. 2, vers. 14) et LUC (chap. 5, vers. 27 et 29) en relatant la vocation du "collecteur d'impôts". Une inclination naturelle différente de celle de Pierre, par exemple, dont MARC recueille le témoignage si vivant, suffirait aussi à expliquer que, témoin comme le prince des apôtres de la vie publique du Christ, il ait été plus sensible aux propos du Maître et à la portée de ses actes significatifs qu'au détail de faits et gestes. Quant au ton général de l'ouvrage, jugé parfois trop solennel pour être celui d'un "témoignage vécu", et vécu personnellement par qui le porte, il n'a rien de tellement surprenant si le témoin a un sens aigu du respect sacré que mérite ce dont il rend compte.

 
  .  
 

Bien plus : ce respect extrême du sacré chez un tel témoin, joint à l'attention particulière que nous lui supposons pour les propos te nus en sa présence, fût-ce au détriment de l'observation des circonstances et des personnages, fait peut-être souvent de MATTHIEU le plus fidèle à rapporter les paroles exactes prononcées par le Christ, là où les divers Évangiles en restituent la teneur avec de menues variantes.

 
  .  
 

Un Juif, qui s'adresse d'abord aux juifs

 
  ..  
 

Qu'il soit ou non le "publicain de Capharnaüm devenu l'un des "Douze", l'auteur de ce livre est un juif, et il écrit d'abord pour des Juifs, convertis ou à convertir. Dans un grec un peu rocailleux sans grand éclat ni grandes finesses mais d'un niveau correct dans la Koinê littéraire (langue "commune" de l'époque romaine), il s'exprime en sémite, usant plus que MARC et LUC d'expressions, formules stylistiques, figures de construction et de pensées, nettement typées. Il n'est jusqu'à son recours singulièrement fréquent à la fascination de certains nombres qui n'ait été relevé comme indice du génie de sa race : ainsi comptet-il 7 demandes dans le Pater (MATTHIEU, chap. 6, vers. 9-13), 7 paraboles dans le chapitre 13, ou 7 malédictions contre les scribes et les pharisiens (chap. 23, vers. 13-32) avant qu'un verset (v. 14) transporté de MARC (chap. 12, vers. 40) ne vienne perturber le compte, etc. ; et il relèvera même que le pardon doit être accordé "70 fois 7 fois" (MATTHIEU, chap. 18, vers. 22). 3 et 2 paraissent également chez lui nombres privilégiés : ainsi des 3 tentations du Christ par le diable (cf. chap. 4, vers. 3, 5-6, 8-9) ou de ses 3 prières au jardin de Gethsémani (cf. chap. 26, vers. 39, 42, 44), etc. ; des 2 possédés du pays des Gadaréniens (chap. 8, vers. 28) ou des 2 aveugles de Jéricho (chap. 20, vers. 30), alors que dans les deux cas MARC (cf. c. 5, v. 2 ; c. 10, v. 46) et LUC (cf. c. 8, v. 27 ; c. 18, v. 35) parlent d'un seul... Il est bien d'autres exemples de cette nature.

 
  .  
  Mais, mieux que ces curiosités de forme, le contenu de MATTHIEU révèle la communion de son auteur et de ses premiers destinataires en une culture commune. Usages, coutumes et traditions du judaïsme, et d'un judaïsme palestinien, sont tout naturellement évoqués, sans le commentaire qu'appellerait l'ignorance de lecteurs non-initiés. Et cela, même s'il s'agit de rites purement rabbiniques, tel que le lavement des mains avant le repas (cf. MATTHIEU, chap. 15, vers. 2), de pratiques pharisaïques telle l'ostentation de houppes au manteau et de phylactères démesurés (cf. chap. 23, vers. 5), ou d'applications particulières des ordonnances mosaïques comme celle qui explique la discrétion de l'hémorroïsse, frappée d'impureté légale (cf. drap. 9, vers. 20). Fût-ce approximatives, des citations innombrables (on en relève une douzaine d'identifiables rien que dans les quatre premiers chapitres: chap. 1, vers. 23 ; c. 2, v. 6, 15, 18 et 20 ; c. 3, v. 3 ; c. 4, v. 4, 6, 7, 10, 15-16) sollicitent manifestement des familiers de l'Écriture ancienne. Parfois les allusions exigent, pour être comprises, une très solide formation biblique en plus d'une bonne connaissance du milieu palestinien au l° s. ; et tant, que les meilleurs spécialistes débattent toujours, par exemple, sur la référence aux "Prophètes" qui justifierait le jeu de mots du dernier verset du chapitre 2 : entre Nazareth et Nazaréen ou Nazôréen, terme péjoratif qui orienterait vers les textes prophétiques annonçant un Messie méprisé et humilié (cf. ISAÏE, chap. 49, vers. 7 ; c. 50, v. 6, etc.) ; et peut-être, en transposant du grec à l'hébreu, entre Nôsry ("Nazaréen") et Néser ("rejeton", ce qui renverrait au "rameau issu de la tige de Jessé" : le "roi de justice" qu'est aussi le Messie promis ISAÏE, chap. 11).  
  .  
  Et c'est en effet ce Messie inaugurant son Royaume que MATTHIEU se propose avant tout de montrer dans le Christ Jésus, "Fils de David" (chap. 1, vers. 1, cf. vers. 20 ; c. 9, v. 27 ; c. 12, v. 23, etc.), "Fils de l'homme" (c. 9, v. 6 ; c. 10, v. 23 ; c. 11, v. 19 ; cf. DANIEL, c. 7, v. 13, mais c'est là une dénomination nettement messianique au temps de Jésus), "Fils de Dieu" (MATTHIEU, chap. 4, vers. 3 ; c. 8, v. 29 ; c. 14, v. 33 ; c. 7 6, v. 16 ; etc.; cf.. c. 3, v. 17 ; c. 11, v. 27 ; etc.) ; et il entend le faire pour les lecteurs "de toutes les nations" sans doute, mais d'abord en confirmant dans leur foi ses frères de l'Ancienne Alliance qui ont déjà reconnu dans le crucifié du Golgotha ressuscité, le vrai "roi" qu'attendait Israël, et en interpellant ceux qui, ayant comme eux reçu "les prophètes, les sages et les scribes" (cf. drap. 23, vers. 34) annonçant son avènement, continuent à les persécuter en leurs successeurs, prédicateurs de l'Évangile, au lieu de les entendre.  
  .  
 

"Le Livre "de la continuité"

 
  .  
  On comprendra dès lors que son souci constant de souligner tout ce qui dans la vie entière de jésus, de sa naissance à sa mort rédemptrice, "accomplit les Écritures'', domine celui d'ordonner rigoureusement dans l'espace et le temps chaque phase ou épisode de cet accomplissement. On comprendra encore qu'il s'applique à rendre évidente la présence du Dieu d'Israël en "son Christ", manifestée par l'exercice de la Toute-puissance divine, mieux qu'à rendre compte de ce qui n'ajoute pas à la crédibilité de ses miracles. On comprendra enfin que les récits tiennent en MATTHIEU moins de place que la prédication du "Royaume des cieux" --- expression qui lie le règne messianique à l'accueil des justes dans la vie éternelle, espérance elle aussi affirmée au terme de la Révélation acquise dans l'ère ancienne (cf. DANIEL, chap. 12, vers. 2; 2 MACCABÉES, c.7, v.9).  
  .  
  Ainsi a-t-on pu dire qu'entre tous son témoignage est, de l'un à l'autre Testament, "le Livre de la continuité", qui sous les fleurs et les fruits du second découvre des racines et des semences enfouies dans le premier.  
  .  
  Son dessein cependant n'incite l'auteur à aucune complicité dans l'entretien de faux espoirs sur un accès humainement triomphant au "Royaume", tel que l'imaginent la plupart de ses contemporains, voire les disciples avant leur confirmation dans l'Esprit (MATTHIEU, chap. 18, vers. 1 ; c. 20, v. 21 ; MARC, c. 9, v. 34 ; c. 10, v. 37 ; LUC, c. 9, v. 46 ; JEAN, c. 6, v. 15 ; ACTES, c. 1, v. 6) ; il ne manifeste non plus aucune indulgence pour les prétentions du judaïsme à assumer à jamais un monopole de péage sur la voie du salut.  
  .  
  Entre tous encore, MATTHIEU met en belle lumière l'enseignement de " la porte étroite" qui mène à ce Royaume et à ce salut par la pratique de l'humilité et l'acceptation de la souffrance (MATTHIEU, chap. 5, vers. 3-12 ; c. 7, v. 13-14 ; c. 10, v. 37-39 ; etc.) ; mais il retient que cette porte est grande ouverte à "la nation" qui "fera fruit" du Royaume de Dieu, ôté aux obstinés qui en captent l'héritage en supprimant l'héritier (chap. 21, vers. 43). Et comment ne pas voir le Nouvel et véritable Israël qu'est ]'Église universelle, dans cette "nation" appelée de celles "de toute la terre", selon l'ordre du Christ que rapporte avec insistance le premier Évangéliste (chap. 24, vers. 14 ; c. 28, v. 19). En aucun autre, enfin, n'apparaît plus nettement le renouveau de la LOI dans la lettre et l'esprit qu'à travers la première partie (chap. 5, vers. 17-48) de sa version du "Sermon sur la montagne" (chap. 5 à 7). En son entier d'ailleurs, ce chef-d' œuvre de synthèse --- exercice où excelle l'auteur de MATTHIEU --- est bien présenté comme le code évangélique dont la proclamation consacre, non l'abolition de la "Loi Ancienne", mais la désuétude de ses dispositions préparatoires à cette "Nouvelle Loi", qui est la Loi parfaite, et la Loi de perfection (cf. drap. 5, vers. 48).  
  .  
 

L'enseignement du Christ en 5 grands "discours"

 
  .  
 

De "l'Évangile de l'enfance" (chap. 1 et 2) dont le propos enrichit celui de LUC de trois épisodes (visite des "Mages", massacre des "Innocents", fuite et séjour en Égypte : chap. 2, vers. 1 à 22), jusqu'à "l'Évangile de la Passion et de la Résurrection" (chap. 26 à 28), où les trois Synoptiques se retrouvent de plus près et qui comporte aussi chez lui des notes originales (chap. 27, vers. 62-66 ; c. 28, v. 11-15 et 16-20), MATTHIEU respecte le plan d'ensemble commun en quatre volets, détaillé plus haut. Mais il regroupe l'essentiel de l'enseignement du Christ en cinq grands "discours", hors la diatribe d'un autre ton contre les scribes et les pharisiens (chap. 23).

 
  .  
  Le "Sermon sur la montagne'' est le premier, le plus long et le plus savamment composé. Le second tend à la formation des messagers de l'Évangile (chap. 10, v. 5-42). Le troisième réunit 7 paraboles (chap. 13, vers. 1-52), dont quatre (chap. 13, vers. 24-30 et 36-43 ; v. 44 ; v. 45-46 ; v. 47-50) ont échappé à MARC et à LUC. Le quatrième établit les règles du "savoir-vivre" fraternel dans la communauté chrétienne (chap. 18) et comporte quelques passages dont on ne retrouve pas ailleurs la teneur (v. 10, 16-17, 19-20, 23-35). Le cinquième enfin traite de la fin des temps et des fins dernières ; il enchâsse également des séquences "exclusives", notamment la parabole "des Vierges sages et des Vierges folles" (chap. 25, vers. 1-12) et le morceau final sur le jugement dernier qui ouvre ou refuse l'entrée du "Royaume" selon les œuvres de chacun (chap. 25, vers 31-46).  
  .  
 

Dans les sections narratives qui séparent ces discours (chap. 3 et 4 ; chap. 8 à chap. 10, vers. 5 --- surtout consacrée aux miracles ; chap. I1 et 12; chap. 13, vers. 53 à chap. 17; chap. 19 à 22), et qui dépendent peut-être en bonne part de l'Évangile de MARC, on relèvera notamment deux passages propres encore à MATTHIEU: la parabole des deux fils envoyés au travail (chap. 21, vers. 28-32) et le complément dit "de la robe nuptiale", à la parabole "des noces royales" (chap. 22, vers. 11-14).

 
 

A. M. GÉRARD

 
  .  

 Les images et les textes proviennent de : en ce temps là la bible. Éditions du Hennin Paris 1977

.
 
.

  Voici le meilleur Site pour former et fortifier l'esprit.  

 Voici le meilleur Site pour franchir  La Porte du Ciel allègrement.

Que l'Éternité doit être longue si nous la passons ailleurs qu'au « Ciel »!

 Ce merveilleux endroit que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, nous a  promis.

Papy pour vous Servir

Haut de la page

œ