|
2. |
L'adoration
des mages. La fuite en Égypte. Le massacre
des |
|
|
|
innocents.
Nazareth. |
|
|
. |
|
|
|
1. |
Après
la naissance de Jésus à Bethléem de Judée,
au temps du roi |
|
|
|
Hérode,
voici que des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, |
|
|
2. |
et
demandèrent : « Où est le roi des juifs, qui
vient de
naître ? Nous avons
|
|
|
|
vu
son étoile en Orient, et nous
sommes venus l'adorer. »
|
|
|
3. |
Cette
nouvelle inquiéta le roi Hérode, et tout Jérusalem
avec lui. |
|
|
4. |
Il
réunit tous les princes des prêtres et les
scribes du peuple, et il s'enquit |
|
|
|
auprès
d'eux de l'endroit où devait naître le Christ. |
|
|
5. |
Ils
lui dirent : « A Bethléem de Judée, car voici
ce que le prophète a écrit |
|
|
6. |
Et
toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la
moindre des principales cités de Juda, |
|
|
|
car
c'est de toi que sortira le chef qui sera le
pasteur de mon peuple Israël. » |
|
|
|
|
 |
Cliquez
sur l'image |
|
|
|
|
«
ET TOI
BETHLÉEM
TERRE
DE JUDA...»
Matthieu, qui a déjà cité Isaïe
(chap. 7, vers. 14) en adoptant
l'interprétation des Septante (parihenos, «
vierge »), fait une seconde citation (chap.
5, vers. 2) mais la transcrit à sa manière
Bethléem (ci-dessus : vue depuis le mont des
Francs où s'élevait Hérodium, ville fondée
par Hérode le Grand, roi de Judée de l'an 40
à l'an 4 avant notre ère) dite «
petite entre les clans de Juda » par Michée,
est donnée ici comme « pas la moindre des
principales cités »
(Matthieu, chap. 2, vers. 6) ; et «
celui qui dominera sur Israël » devient «
pasteur de mon peuple », expression tirée de
Samuel (2",
drap. 5, vers. 2), où il s'agit de
David. Ces légères adaptations mettent sur la
trace d'une lecture chrétienne de l'Ancien
Testament dès les origines de l'Église. (Cliché
Tournus.)
|
|
|
. |
|
|
|
7. |
Alors
Hérode fit venir secrètement les mages, se fit
préciser par eux la date |
|
|
|
à
laquelle l'étoile leur était apparue, |
|
|
8. |
et
les envoya à Bethléem, en leur disant : «
Allez, renseignez-vous |
|
|
|
exactement
sur l'enfant, et quand vous l'aurez trouvé
faites-le moi savoir, afin que j'aille, moi
aussi, l'adorer. » |
|
|
9. |
Après
avoir entendu le roi, ils se mirent en route. |
|
|
|
Et
voici que l'étoile qu'ils avaient vue en Orient
allait |
|
|
|
devant eux, jusqu'à ce qu'elle s'arrêtât au-dessus de l'endroit où était
l'enfant. |
|
|
10. |
A la vue de l'étoile, ils furent remplis d'une grande joie. |
|
|
11. |
Ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie sa mère,
et, |
|
|
|
tombant à genoux, ils l'adorèrent. Puis, ouvrant leurs trésors, ils lui
offrirent leurs présents : l'or, l'encens et la
myrrhe. |
|
|
12. |
Et, avertis en songe de ne pas retourner auprès d'Hérode ils rentrèrent
dans |
|
|
|
leur pays par un autre chemin. |
|
|
|
|
 |
Cliquez
sur l'image |
|
|
|
|
«
AVERTIS EN
SONGE
DE
NE
PAS
RETOURNER
AUPRÈS
D'HÉRODE,
ILS
RENTRÈRENT
PAR
UN
AUTRE
CHEMIN.
»
Venus
de Chaldée, d'Arabie, d'Éthiopie ou
d'ailleurs, versés ou non dans l'étude des
astres, menés par une comète, une étoile
miraculeuse, ou par un lumineux appel
intérieur, les mages représentent le monde des
Gentils, des non‑Juifs, appelés eux aussi
à reconnaître le Sauveur.
Cette touchante scène, sculptée sui un
chapiteau de l'église St‑Lazare à Autun
(XII° s.), illustre le songe où,
après qu'ils eurent adoré l'Enfant‑Dieu,
ils furent invités à ne donner aucun
renseignement à Hérode
(chap. 2, vers. 12), car celui‑ci,
ignorant que le « royaume » de la promesse
faite à David n'est pas de ce monde, redoute
pour son propre trône le nouveau‑né en
qui prêtres et scribes soupçonnent comme
lui-même le Messie (vers.
4‑5), et il s'apprête à
l'assassiner. (Cl. Feuillie.) |
|
|
. |
|
|
|
13. |
Après leur départ, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à joseph, |
|
|
|
et lui dit : « Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Égypte et
restes-y jusqu'à ce que je te prévienne. Car Hérode
va chercher l'enfant pour le faire périr. » |
|
|
14. |
Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et la mère, et les emmena en Égypte. |
|
|
15. |
Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplit ce que le
Seigneur |
|
|
|
avait annoncé par le prophète : |
|
|
|
D'Égypte, j'ai appelé mon fils. |
|
|
16. |
Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, entra dans
une |
|
|
|
violente colère et envoya tuer tous les enfants
de Bethléem et de tout son territoire, depuis
l'âge de deux ans et au-dessous, selon la date
qu'il s'était fait préciser par les mages. |
|
|
17. |
Ainsi s'accomplit la parole du prophète Jérémie |
|
|
18. |
Une voix a été entendue à Rama,
des pleurs et des sanglots sans nombre
c'est Rachel |
|
|
|
qui pleure ses enfants et qui refuse d'être consolée,
parce qu'ils ne sont plus. |
|
|
|
|
 |
Cliquez
sur l'image |
|
|
|
|
«
... C'EST RACHEL
QUI
PLEURE
SES
ENFANTS.
»
Le
« massacre des Innocents » ordonné par Hérode
(chap. 2, vers. 16) n'est
relaté par aucun historien profane, mais bien
dans le style de cet Iduméen sanglant. Et
Rachel (ci‑dessus
: chapiteau du cloître de SaintTrophime, à
Arles; XII° s.), mère symbolique
de tout Israël, pleure ses enfants égorgés (vers.
18), comme elle pleura jadis les
victimes des tueries et des déportations qui
suivirent la chute de Samarie (Jérémie,
chap. 35, vers. 19). Si sa voix
est entendue à Rama (de Benjamin, à 8 km au
nord de la Ville sainte), c'est qu'on y
vénérait son « tombeau » ; il existe
d'ailleurs un second « tombeau » de l'épouse
préférée de Jacob, tout près de Bethléem (Genèse,
chap. 35, vers. 19). (Cliché
Hétier.)
|
|
|
. |
|
|
|
19. |
Hérode mort, voici qu'un ange apparut en songe à joseph, en Égypte, |
|
|
20. |
et lui dit : « Lève-toi, prends l'enfant et sa mère et retourne au pays
d'Israël, |
|
|
|
car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant. » |
|
|
21. |
Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère, et revint au pays d'Israël. |
|
|
|
|
 |
Cliquez
sur l'image |
|
|
|
|
« JOSEPH SE
LEVA,
PRIT
L' ENFANT
ET SA
MÈRE
ET LES
EMMENA
EN ÉGYPTE.»
L'Égypte, vers laquelle il faut fuir la fureur d'Hérode, est le pays où
Moïse « sauveur d'Israël » échappa, enfant,
à la fureur d'un autre tyran (Exode,
chap. 1, vers. 22 et chap. 2). C'est
surtout pour Matthieu
(chap. 2, vers. 15), très soucieux
de lier les deux Testaments, l'occasion de citer
le prophète Osée
(chap. 11, vers. 1). Ci-dessus
: une famille en voyage .sur la route du désert.
Ci-dessous : « le repos de la Sainte Famille »
pendant la fuite en Égypte; par Vereycke ;
XVI" s. ; au musée de l'Académie des
Beaux-Arts, à Vienne ; on distingue au fond les
sbires du roi des Juifs, à la recherche de
leurs victimes. (Clichés Hayaux du
Tilly Rapho et Lessing-Magnum.) |
|
|
. |
|
 |
Cliquez
sur l'image |
|
|
|
22. |
Mais, apprenant qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode,
son |
|
|
|
père, il eut peur d'y aller. |
|
|
23. |
Averti
en songe, il se rendit dans la région de Galilée,
et vint habiter une |
|
|
|
ville
appelée Nazareth, afin que
s'accomplit
la parole des prophètes
:
|
|
|
|
Il
sera appelé Nazaréen. |
|
|
|
|
 |
Cliquez
sur l'image |
|
|
|
|
« IL VINT HABITER
UNE VILLE APPELÉE,
NAZARETH. »
Voici la petite ville d'aujourd'hui autour de sa basilique
qui veille sur une grotte regardée comme celle
où la Vierge Marie reçut la visite de l'ange
(Luc, chap. I, vers. 26).
On comprend la crainte qu'inspire à Joseph le
nouveau souverain qui règne à Jérusalem :
Archelaüs, nommé ethnarque de Judée (chef de
la province); ce fils d'Hérode le Grand était
aussi cruel que son père ; son frère, Hérode
Antipas qui gouverne la Galilée comme tétraque,
passait encore pour plus humain. Mais on ne sait
à quels prophètes attribuer la citation : «
il sera appelé Nazaréen (chap.
2, vers. 23). Peut‑être
.s'agit‑il d'un jeu de mots entre Nazareth
et nazir (saint) ou neser (rejeton). (Cliché
Lessing-Magnum.).
|
|
|
. |
|
|
|
|
Les
images et les textes proviennent de : en ce temps là la
bible. Éditions
du Hennin Paris 1977
|
|
|
. |
|
|